Les Seuils Intérieurs - Là Où Quelque Chose en Toi S’Ouvre
- oanamartins2007

- il y a 13 minutes
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Il y a en toi des lieux que tu ne peux pas localiser, mais que tu sens. Des espaces silencieux, presque invisibles, où quelque chose se prépare sans que tu puisses le nommer. Ce sont les seuils intérieurs.
Ils ne s’annoncent pas avec des trompettes. Ils apparaissent doucement, dans un flou, une tension, un inconfort. Un moment où tu ne te reconnais plus tout à fait dans ce que tu étais, sans encore savoir qui tu es en train de devenir. Tu es « entre ». Un point de bascule. Un interstice sacré.
Ce qui précède souvent un seuil, c’est une forme de tourmente intérieure. Une agitation. Comme si toutes tes parts se mettaient à parler en même temps, à s’interroger, à se cabrer ou à supplier. Tu sens que quelque chose en toi sait qu’il est temps. Et en même temps, tout ton système cherche à résister.
Tu doutes, tu te demandes si tu es prêt·e, tu ressens une fatigue étrange. Il n’y a plus rien à quoi t’accrocher, ni vraiment de direction claire. Et pourtant, sous cette confusion apparente, un appel se fait entendre. Il ne vient pas du dehors. Il émerge de ton propre cœur.
Ce moment est précieux.
Car un seuil, ce n’est pas un simple passage. C’est une mutation intérieure. Ce n’est pas un événement. C’est un état de conscience qui change subtilement de fréquence. C’est l’ouverture d’un nouvel espace en toi. Un espace que tu n’avais jamais pu habiter jusque-là, parce qu’il demandait une certaine maturité, une certaine capacité à accueillir l’inconnu.
Les seuils sont imprévisibles. Tu ne les décides pas. Ils ne se déclenchent pas parce que tu en as envie. Ils s’approchent quand tu es disponible. Pas dans ta volonté, mais dans ton écoute, ton humilité, ta présence.
Ce sont des moments de désorientation, mais aussi de révélation. Quand tu t’y tiens, sans fuir, sans forcer, quelque chose s’ouvre. Tu ne franchis pas en courant. Tu t’ouvres à une autre profondeur de toi-même.
Et c’est là que surgissent les ressources nouvelles.
Tu découvres une stabilité que tu ne soupçonnais pas. Une force tranquille, silencieuse, mais dense. Tu sens que tu peux rester là, sans t’effondrer, sans te trahir. Tu t’entends penser différemment. Tu ressens autrement. Tes gestes deviennent plus justes. Tes choix plus alignés. Et ce n’est pas spectaculaire : c’est évident.
Un seuil franchi laisse souvent peu de traces visibles. Mais en toi, tout est différent. Tu ne sais pas forcément expliquer ce qui s’est passé, mais tu sais que quelque chose en toi a changé de place. Tu es devenu·e plus spacieux·se. Plus vivant·e. Plus proche de toi.
Les seuils ne sont pas linéaires. Parfois, tu t’en approches, puis tu t’en éloignes. Tu fais le tour. Tu hésites. Tu résistes. Et c’est normal. Ces mouvements font partie du processus. Ce n’est pas une régression : c’est une gestation.
Tu mûris. Tu t’apprivoises. Et un jour, sans savoir pourquoi, tu te laisses traverser. Non parce que tu as trouvé les réponses, mais parce que tu as cessé de les chercher. Tu t’abandonnes à l’instant, au souffle, au silence. Et là, le seuil devient passage.
Et ce que tu rencontres de l’autre côté, ce n’est pas une solution, ni une destination. C’est un toi élargi. Un toi plus libre, plus ancré, plus vrai. Ce n’est pas que tu aies changé, tu t’es retrouvé·e, à un niveau plus profond.
Ainsi sont les seuils : exigeants, mystérieux, bouleversants, mais infiniment précieux. Ils ne te demandent rien d’autre que ta disponibilité, ta sincérité, ton écoute. Ils ne cherchent pas que tu comprennes. Ils veulent que tu ressentes.
Chaque fois que tu traverses un seuil, tu ne quittes pas simplement un état : tu épouses une nouvelle dimension de toi-même. Et ce mouvement est la plus grande transformation qui soit : celle qui ne cherche pas à devenir, mais à incarner.
Oana Martins
Âme Gardienne du Seuil







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