Comment une séance chez la psy m'a plongé dans la Pleine Conscience ? Comment se libérer définitivement du fardeau de la culpabilité ?
1) Se sentir coupable de tout
Avant, je me sentais coupable de tout, 24h/24, 7jours/7. Depuis toute petite, j'ai culpabilisé, même si j'avoue ne pas avoir vécu une enfance aussi dramatique que ça. Mes parents ont été des parents classiques, comme la plupart de mes amis avaient à cette époque-là. Plus grande, à l'âge adulte, tout s'est généralisé.
* Qu'il neige ou qu'il pleuve, je me sentais coupable, pourquoi je ne l'ai pas su, pourquoi je n'ai pas regardé la météo et choisi en conséquence les vêtements de mes bébés de 9 ans ?
* J'avais préparé un nouveau gratin de légumes, que les enfants n'ont guère apprécié, je me sentais coupable, pourquoi ne pas avoir fait leurs plats préférés ?
* J'avais un Rendez-vous professionnel important, je n'avais rien à me mettre pour cacher mes kg en trop, je me sentais coupable, pourquoi ne jamais réussir mes régimes, pourquoi ne garder qu'une garde-robe en taille 36, qui ne réussit pas vraiment à me motiver?
* Mon enfant pleurait ou n'était pas bien, je me sentais coupable, il y a forcément des énergies négatives dans l'air subtil que j'ai généré et que mon enfant a absorbé comme une éponge, pourquoi je n'ai pas mis en place une routine de nettoyage énergétique pour le bien-être de toute la famille ?
* J'étais toujours épuisée le soir, j'avais besoin de me coucher tôt, parfois avant les enfants, je me sentais coupable, de ne pas avoir suffisamment de temps à passer avec ma famille, pourquoi n'avais-je pas assez bien géré mes émotions aujourd'hui et mon temps, pour me retrouver dans cet état.
* Une discussion avec une amie m'avait contrarié, au point de me donner la migraine, je me sentais coupable, pourquoi n'avais-je pas posé les bonnes limites, pourquoi n'avais-je pas bien dosé mon énergie, toujours vouloir trop donner dans des relations toxiques.
* La pile de livres de spiritualité et de développement personnel était toujours sur ma table de nuit, dans le même état que je l'avais laissée, il y un mois, je me sentais coupable, comment dépasser mes blocages sans lire, comment avancer sur mon chemin sans connaissances?
* Mon mari attirait mon attention sur un détail, je me sentais vexée, nous nous disputions, je me sentais coupable.
* Mon enfant recevait une mauvaise note à l'école, oui vous avez deviné, je me sentais coupable, pourquoi n'avais-je pas pris suffisamment de temps pour l'aider dans ses devoirs et lui donner des méthodes plus efficaces de révision.
* Nous avions des invités à table, à la fin de la journée, malgré le très bon effet laissé sur eux, je me sentais coupable, pourquoi avoir donné autant de moi pour me retrouver encore aussi fatiguée.
* Après la réunion hebdomadaire du lundi matin au travail avec toute l'équipe, je me sentais coupable, pourquoi ne pas trouver le courage de m'affirmer, pourquoi laisser dire des inepties pareils ?
J'ai choisi intentionnellement ces exemples, que tout le monde peut vivre régulièrement dans sa vie. Je vous ai vu d’ailleurs sourire derrière votre écran d'ordinateur ou de smartphone. Moi aussi, je souris maintenant, quand je me rappelle cette sombre période de ma vie.
2) La séance chez la psy
A la 2ème séance, après avoir expliqué ma problématique et un peu mon parcours de vie assez atypique, c'était le moment d'entamer un suivi adapté. La psy semblait hésitante, elle cherchait dans des dossiers, elle m'a sorti une pochette cartonnée avec des fiches à l’intérieur. Elle m'a expliqué qu'il y avait cinq questions auxquelles je devais répondre par écrit, devant elle, durant la séance. Je jette un coup d’œil rapide et je vois :
Quelles douleurs physiques vous provoque cette émotion dans votre corps?
Quelles pensées vous fait-elle avoir ?
Quelles actions vous fait-elle faire ?
Quelles actions vous fait-elle manquer ?
Que ferais-je si elle n'était pas là?
Avant de commencer, me dit-elle, essayez d'imaginer cette émotion primaire qui vous fait tant de mal, et dessinez-la ici, sur ce papier. Essayez de lui donner aussi un prénom. Je la regarde paniquée, dans ma tête tout se chamboule, durant de longues années, j'ai essayé de trouver une réponse, sans résultat, et elle arrive comme une fleur avec ses questions !
Je commence à imaginer cette émotion de culpabilité qui me ronge depuis toujours et là, quelque chose de magique se passe. Toutes les pièces du puzzle se rassemblent et je vois une image nette et limpide. Je ressens toute son énergie qui m'enveloppe. Je ressens sa personnalité, son odeur, sa teinte de couleur, presque sa respiration sur ma peau. Je ressens son lien très fort avec moi qui date de bien avant ma naissance.
3) Décrire l'émotion
Je la dessine et lui donne un nom. Je vois comme une sorte de monstre tentaculaire qui m'appuyait à certains endroits de mon corps, en me faisant mal, ou qui me soufflait à mon oreille des pensées culpabilisantes, rabaissantes et d'humiliation, en me poussant à faire des choix contre productifs ou décalés de mon intuition d'origine. Sous son influence, j'ai vu comment je me sentais basse, insignifiante, vidée d'énergie. Je complète la fiche avec les réponses aux questions qui m'ont semblé être faciles - les réponses s'écrivaient d'elles-même dans une fluidité de surcroît. Je sors de la séance sans consigne précise de la part de ma psy pour la période à suivre.
4) 3 semaines de contemplation
Je rentre dans un état étrange de contemplation, malgré moi, qui a duré 3 semaines environ. Mon sens de l'attention avait changé d'échelle. J'ai aperçu des détails complètement indétectables avant. La perception du temps avait changé. J'avais la sensation que tout était ralenti, ou inversement que j'étais devenue bien plus rapide que le monde environnant.
La 1ère semaine, mon attention s'est porté (de façon automatique, sans que j'ai le moindre contrôle dessus) sur toutes mes douleurs et gènes corporelles. J'ai constaté qu'à chaque pensée et émotion de culpabilité, j'avais mal dans des endroits bien spécifiques, mais bien répandus sur tout le corps dans la globalité d'une journée. Tout me faisait mal à un moment donné : ma tête, ma nuque, ma gorge, mes épaules, ma poitrine, mon cœur, mes bras, mes mains, mes côtes, mon dos, mes hanches, mes genoux, mes jambes, mes talons... Les douleurs pouvaient être aiguës ou diffuses, légères ou intenses. Si la culpabilité devenait plus vibrante, je me cognais souvent les orteils, sur tout ce que je trouvais sur mon passage : pied de lit, table, coin de meuble... Lorsque ma culpabilité grimpait sur son échelle d'intensité en se mélangeant à de la colère, je me brûlais, de façon accidentelle, en faisant la cuisine ou en allumant la cheminée.
La 2ème semaine, mon attention s'est portée sur mes émotions et sentiments, qui pouvaient cohabiter en même temps que la culpabilité. Ainsi, j'ai vu que chaque douleur physique dans le corps avait, en quelque sorte, son émotion propre. Et chaque émotion m'apportait une pensée bien caractéristique. Dans cet état de ralentissement permanent, j'apercevais presque l'arrivée de chaque pensée. A force, j'avais commencé à les saisir, avant qu'elles n'apparaissent clairement dans ma tête. Ces pensées m'ont semblé ainsi, décalées de moi-même, comme si elles ne m’appartenaient pas, comme si elles venaient d’ailleurs.
La 3ème semaine, j'ai commencé à constater que mes actions étaient coordonnées par cet état de fait, par mes douleurs, mes émotions et sentiments, par mes pensées. Chaque action avait son énergie polarisée en deux catégories : les justes ou les décalées de mon être intérieur, ou de cette conscience qui observaient tout ce processus depuis 3 semaines. Il y eu des actions en trop, des actions en moins. Et beaucoup d'énergie de perdue. Cependant, durant tout le processus, je n'ai pas eu le réflexe de juger ce qu'il se passait, ce que j'observais. Je me sentais un peu extérieure à tout ce qu'il m'arrivait, même si mes corps physique, mental et émotionnel étaient impliqués et plus sensibles que de nature.
5) Et après?
Le processus s’arrêta de lui-même. Le temps passe tranquillement. Plusieurs mois après, je revis des situations similaires à celles racontées en début d'article, sauf que là, plus de culpabilité. Aucune, nada, niente, nothing. J'ai vécu d'autres expériences et j'ai compris que la culpabilité était partie pour toujours. Chaque situation auparavant culpabilisante, maintenant je la vivais dans la légèreté. Après des discussions avec les personnes qui généraient facilement des disputes, je ressentais à présent que tout le bagage émotionnel que je trimbalais derrière moi, n'était plus là, d'où peut-être le sentiment de légèreté. Une fois la discussion finie, je retrouvais le sourire et mon énergie, il n'y avait plus rien à activer des anciennes blessures liées à la culpabilité. C'est comme si ce monstre tentaculaire s'était dévoilé de derrière son écran, comme dans le Magicien d'Oz où le vieux professeur se cachait, ou bien encore le petit dragon rouge dans le Mulan qui projetait son image 1000 fois plus grande que lui contre un mur. En fait, ce n'est pas si effrayant que ça finalement.
Depuis, cela fait déjà quelques années, la culpabilité n'est jamais revenue. A la place, je ressens une sorte de responsabilité, un sentiment plus stable et plus subtil. J'ai pu, entre temps, assumer l'instruction en famille à mes 3 enfants durant 3 ans (vous savez tous maintenant ce que cela signifie avec tous les confinements vécus), un licenciement, un chômage et plein d'autres aventures qui avant m'auraient coûté très cher. Je ne remercierai jamais assez à ma psy pour l'inspiration qu'elle a eu ce jour-là. Je remercie aussi mes guides qui m'ont permis de vivre ce processus dans un état de grâce. Maintenant, je vis les choses plus en conscience, en revenant à l'essentiel, en profitant de ma famille, en me consacrant à ma mission de vie : être coach et thérapeute.
La culpabilité est l'un des plus gros fardeaux de la société, après le stress. J'espère que cet article et mon expérience vous ont inspiré et apporté un autre regard sur vos difficultés face à la culpabilité. Ne culpabilisez plus! Sortez de cette emprise et devenez plus libres, plus affirmés, plus forts.
Oana Martins
Coaching et Mentorat spirituel
Gene Keys Guide
Très intéressant votre article. Ça donne envie de vivre la même chose, même si on comprend que vous avez parcouru un long chemin avant. Merci de votre partage.