Chère Ombre,oanamartins200722 juil.2 min de lectureAvant de descendre dans ce monde d’ici-bas, je t’ai vu.Je t’ai vu à l’état pur, vaste, impalpable, enveloppant la Terre d’un voile si dense que ceux qui le traversent oublient souvent d’où ils viennent.Un brouillard d’oubli, un manteau d’oubli… et pourtant si sacré.Dans le ventre de ma mère, déjà, tu étais là.Tu m’enseignais à ta façon l’art du flou, celui des émotions qui se fondent les unes dans les autres.Tu voulais que j’apprenne sans mots, par sensation, par vibration.Et dans ce bain d’émotions mêlées, je ne savais plus ce qui m’appartenait.Mais tu savais, toi, que c’est en perdant mes contours que je chercherais à ressentir plus finement ce qui vibre juste.Ton stratagème était déjà un appel à mon intuition.Enfant, tu es venu me visiter, sans invitation.Le jour, dans des silences étranges. La nuit, dans l’intensité de mes peurs.Tu voulais que je te combatte, que je me débatte.Mais au fond, tu savais que c’est en te regardant droit dans les yeux que je commencerais à me souvenir.Aujourd’hui, je suis grande.Et je te vois.Je comprends.Je comprends que chacune de tes apparitions était un portail, une énigme posée là pour me révéler.Comme le reflet sur l’eau astrale d’où tu viens, tu étais le miroir inversé de mes dons oubliés.Grâce à toi, j’ai entendu les sons secrets de mon âme,J’ai vu les contours fluides de ma conscience,J’ai ressenti la chaleur douce de mes dons vibrer sous ma peau.Tu étais là pour garder les trésors jusqu’à ce que je sois prête.Pas pour me punir, mais pour m’initier.Un gardien du seuil, fidèle et loyal, déguisé en adversaire.Un maître voilé, qui ne s’incline que devant la vérité de l’être éveillé.Alors aujourd’hui, je ne te crains plus.Je te remercie.Et je te libère.Va, retourne aux profondeurs d’où tu viens,Car ton œuvre est accomplie.Je suis prête à porter la lumière que tu as protégée.Et à danser avec ton souvenir, librement.Oana
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